Le père Karamazov | Compagnie Voraces
Résidence du 18 au 23 février
Résidence de création pour le Festival de Caves 2025 ++
Un seul en scène avec Régis Goudot, mis en scène par Yohann Villepastour et écrit par Céline Cohen et Yohann Villepastour.
Il se jouera au mois de Mai pour le Festival des Caves de Besançon.
Dans la famille Karamazov, il y a Dmitri, le fils ainé, Ivan : le cadet, Aliocha : le benjamin et
Pavel : l’illégitime. Quatre fils. Quatre suspects dans l’affaire du meurtre de leur père : Fiodor
Pavlovitch Karamazov. Retrouvé assassiné dans sa maison en pleine nuit alors qu’il attendait quelqu’un. Étrangement, Dostoïevski passe rapidement sur les quelques instants qui précèdent le meurtre ; il décrit à travers les yeux de Dmitri qui l’observe discrètement par la fenêtre du jardin, Le Père Karamazov en train de se servir un verre, de s’observer dans un miroir et d’attendre. Attendre le signal convenu : deux premiers coups pas fort et trois autres plus vite. Il ère dans sa maison, impatient et nerveux. Il se regarde une énième fois dans le miroir, se sert encore un autre verre, et enfin le signal. Il se précipite, ouvre. Et puis, plus rien. Des pointillés. Dostoïevski s’arrête là. Il se tait au moment décisif pour nous laisser avec nos doutes jusqu’au dénouement final. Il ménage son suspens. Aujourd’hui, tout le monde sait qui a tué Fiodor Pavlovitch Karamazov. Plus besoin de silence. On peut donc imaginer ce qui s’est passé juste avant qu’il meurt.
Donc allons-y : imaginons : Fiodor Pavlovitch Karamazov attend quelqu’un.
Il est seul.
Il se sert un verre de cognac parce qu’il aime le cognac.
Il se regarde dans le miroir parce qu’il aime se regarder.
Il chante parce qu’il aime chanter.
Mais surtout, surtout ! Il danse.
Il est magnifique, il est superbe, et comme toujours, il est monstrueux.
Il danse. Totalement ridicule mais il s’en moque, comme d’habitude, il n’en a rien à faire des autres
et puis, de toute façon, personne ne le voit, personne ne l’entend. Depuis longtemps plus personne
ne l’écoute, il le sait bien. Il parle tout seul. Il se dévoile et fait parler les autres à travers sa bouche.
Il est fou à l’idée d’entendre enfin deux premiers coups pas fort et trois autres plus vite. Pas un instant il ne se doute que c’est la mort qui s’apprête à frapper.
www.cievoraces.com